Tran Trong Vu
The art of (3)D
system
Would Trân Trong Vû be the James Cameron of painting?
One could believe in it, through reading everywhere that the artist fabricates
works in three dimensions. However, not of new technologies here, the process -
to remain in the cinematographic comparison - would be closer to Gondry.
Imagination, after all, is
in power, because to create this impression of 3D, Trân Trong Vû had the simple
but great idea to paint on transparent plastic sheets. Enough to think, as the
saying goes, but the effect is seizing and opens possibilities of settings in
scene and new interactions with the public. For one who struggles for the place
of painting in the contemporary art at the sides of the photograph or the
video, the matter is to give another life to a space. By leaving the walls and
by laying out these works, as suspended in the free air, so as to create a
permanent and labyrinthian trompe-l'oeil, he invents at the same time visual
and psychological effects while inviting the public to look for his way in a
ludic and intelligent hide-and-seek game. Because if Trân Trong Vû considers
painting as a means, and not an objective, his figures with the so systematic
and fixed smiles that they become disturbing, have also a political dimension
full of derision. Post-communist legacy, phantasms related to Asia? Malicious
Trân Trong Vû definitely wants to play with the public.
Trân Trong Vû
l’art du système (3)D
Trân Trong Vû serait-il le James
Cameron de la peinture? On pourrait y croire, à force de lire partout que
l’artiste fabrique des oeuvres en trois dimensions. Pourtant, pas
de nouvelles technologies ici, la démarche – pour rester dans la comparaison
cinématographique – serait plus proche d’un Gondry. L’imagination au pouvoir en
somme, car pour créer cette impression de 3D, Trân Trong Vû a eu l’idée simple
et géniale de peindre sur des lais de plastique transparent. Suffisait d’y
penser comme on dit, mais l’effet est saisissant et ouvre des possibilités de
mises en scène et d’interactions avec le public assez inédites. Pour celui qui
revendique haut et fort la place de la peinture dans l’art contemporain aux
côtés de la photo ou de la vidéo, le propos est de donner une autre vie à un
espace. En quittant les murs et en disposant ces oeuvres, comme suspendues dans
l’air libre, de manière à créer un trompe-l’oeil permanent et labyrinthique, il
invente des effets à la fois visuels et psychologiques tout en invitant le
public à chercher son chemin dans une partie de cache-cache aussi ludique
qu’intelligente. Car si Trân Trong Vû considère la peinture comme un moyen, et
non pas un objectif, c’est que ses personnages aux sourires si systématiques et
figés qu’ils en deviennent inquiétants, ont aussi une dimension politique pleine de dérision. Héritage post-communiste,
fantasmes liés à l‘Asie? Le malicieux Trân Trong Vû a décidément envie de jouer
avec le public.
Nicolas Mathé
Lets Motiv n° 124/mars 2011/ Toulouse
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